à propos


vit à Tours

travaille à Saint Pierre des Corps (Les ateliers de la Morinerie)

Le corps est utilisé dans mon travail de façon directe, sans insistance particulière sur le sexe ou le genre, sans sous-texte. Le corps tel quel, avec ses caractéristiques données, ses spécificité physiques. Le présent de mon corps féminin, simplement là. J’en fait le tour en le détaillant par la mesure et j’exploite ses capacités gestuelles. C’est une enveloppe comme chacun en possède une qui fait partie de l’environnement , du paysage. Elle est ma ressource, elle est fonctionnelle, c’est mon habitat, un moyen d’expression, de déplacement, de communication. En le comparant, le confrontant, l’associant à l’environnement architectural, à l’habitat, je souhaite lui redéfinir son statut de structure familière. Chacun possède et utilise à son gré son corps, son “chez soi” sans qu’aucun autre ne lui dicte son utilisation.

Si tous les corps ne sont pas égaux, physiquement et dans l’espace de vie commun et privé, la possession et la connaissance de notre corps est ce qui nous permet de nous rassembler et ceci dès le début de notre existence. Mon travail s’applique donc à démontrer qu’un corps peut être considéré et appréhendé à la façon d’un espace particulier et d’une matière. Chacun en choisit l’utilisation ; son évolution dans l’environnement de vie de manière fonctionnelle, utilitaire, ornementale, de manière sociale, comme outil de connaissance, de communication et d’échange…

Mon travail est celui que produit mon corps évoluant dans l’espace.

Mon corps est son propre matériau, à part entière, outil de lui même.

A la suite de mes études en psychologie avant d’entamer des études d’art, j’ai développé un intérêt particulier pour ce qui touche au domaine de l’ergonomie s’agissant de comprendre comment les objets, le mobilier, les habitats, l’environnement artificiel en général peuvent s‘adapter au mieux au corps humain, à ses spécificités, ses besoins, comment inversement les attitudes du corps peuvent être transformé par la machine. J’ai fait alors émerger dans ma pratique artistique, des objets particuliers, des environnements spécifiques à la mobilité désirée, des installations soulignant l’influence des objets sur le corps. Je définis ainsi et je pointe les interactions entre mon corps et l’artefact ainsi conçu, en laissant agir l’un ou l’autre ou en contraignant l’action de l’un sur l’autre.

La performance est alors devenue évidente pour approfondir ma recherche autour de ces relations corps-objets. Le mouvement, le geste, le déplacement, le corps de l’artiste performant, devient matière, élément, sujet.

La combinaison de la performance et de la sculpture est devenue prédominante dans mon travail. La performance permettant un langage et un échange direct avec le public. Le spectateur n’est plus face à un objet évoquant le corps, mais en face d’une installation dont le corps fait partie en face d’une sculpture vivante dans une série de gestes guidés par un protocole de mouvements et de poses statiques accompagnés d’objets utilisés à un moment donné de la performance, de traces et d’empreintes laissées par l’action.